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Natation: un an après l'échec de Rio, des larmes de joie pour Aurélie Muller

Ses larmes ont changé de saveur. Amères à Rio l'été dernier, elles sont remplies de joie au bord du lac Balaton (Hongrie) dimanche. un an après sa désillusion olympique, Aurélie Muller a conservé avec panache sa couronne de championne du monde du 10 km en eau libre.

L'émotion n'a pas manqué de gagner son entourage. Le patron de l'eau libre française, Stéphane Lecat, n'a cette fois pas pu la retenir, lui qui avait accueilli la veille l'or de Marc-Antoine Olivier dans le 5 km avec une joie volontairement rentrée. Même Philippe Lucas, son entraîneur à Narbonne depuis deux ans et demi, qui se voulait impassible pendant les derniers instants de la course, bras croisés et regard droit devant, dissimulé sous des lunettes de soleil, a paru touché.

"Je suis super contente, vraiment. Revenir après ce qui s'est passé à Rio, l'émotion monte là. Je suis juste fière de moi. L'histoire est belle", a-t-elle lâché la voix tremblante, à peine sortie de l'eau.

"Ca représente une reconstruction pour une athlète qui a vécu ce qu'elle a vécu, des émotions partagées, des bonnes, des mauvaises, des doutes, a décrit Lecat, les yeux lui aussi embués de larmes. Franchement, je n'en reviens pas de ce qui s'est passé cette année, après Rio. "

Il y a un an dans la baie de Copacabana, Muller (27 ans) avait vu son rêve olympique s'envoler, quand une disqualification pour avoir gêné une autre concurrente dans le sprint final lui avait coûté la médaille d'argent.

Depuis, la nageuse de Sarreguemines a parcouru du chemin.

La décision de continuer s'impose en quelques heures mais s'accompagne de l'envie de nouveaux challenges, de projets différents. Au point de ne pas articuler l'année 2017 autour de son rendez-vous majeur, ces Championnats du monde à Budapest.

Muller se fixe alors trois points de passage. Le marathon aquatique de Santa Fe, en Argentine, début février. 57 km et plus de neuf heures d'effort dans les eaux boueuses du fleuve Coronda. Elle le terminera à la troisième place. Le 10 km d'Abu Dhabi, mi-mars, pour des retrouvailles chargées émotionnellement avec ses adversaires habituelles et le circuit. Elle s'imposera. Puis le 1500 m des Championnats de France, fin mai à Strasbourg. Elle n'y battra finalement pas le record de France de Laure Manaudou, son ambition avouée.

Ce 10 km mondial gagné dimanche en à peine plus de deux heures (2h0:13.7) n'était donc pas son objectif N.1, mais on a vu une signification dans la tape volontairement appuyée qu'elle a donnée sur la plaque à l'arrivée.

"Il reste encore trois années jusqu'à Tokyo (où auront lieu les JO-2020, ndlr), c'était mon point de départ, même s'il y a eu Santa Fe. Ca confirme que je suis sur la bonne voie", a expliqué Muller.

A la victoire, la Française a ajouté le panache pour conserver sa couronne dans la seule distance olympique de l'eau libre, puisqu'elle a mené le peloton durant la quasi-intégralité de la course, un exploit dans cette discipline.

"C'est énorme, incroyable. C'est la patronne. s'est enthousiasmé Lecat. Elle a fait un truc que jamais personne n'avait réussi."

"C'est une grande championne, ce qu'elle a fait, c'est costaud !", a abondé Lucas, louant "une fille avec une intelligence de course énorme, très, très maline".

Muller est en outre la deuxième nageuse de l'histoire seulement à réussir à conserver la couronne mondiale du 10 km, après la Russe Larisa Ilchenko, sacrée trois fois d'affilée (2006, 2007, 2008).

Avec deux médailles d'or en deux courses, les débuts rêvés se poursuivent pour les Bleus de l'eau libre. Prochain plongeon mardi pour le 5 km dames.